Inscription à la fac, ou comment nous n'avons pas eu le choix de nos matières
S'il y a bien une chose qui a été une grosse blague à notre arrivée (hormis le fait que personne n'est venu nous chercher à l'aéroport de Kazan comme nous l'avions demandé - mais c'est parce que Valérie s'était trompée de date), c'est que personne ne semblait au courant de notre arrivée. A l'universiade, nous étions des totales inconnues, personne ne savait où nous allions dormir, voire même si nous allions rester dans le pays...
Nous avions pourtant tout fait pour être en règle, vous en étiez témoins ! Nous avions envoyé par mail tous les papiers nécessaires à l'inscription à la fac et au village universitaire... A notre arrivée, nous avons donc loupé les premiers jours de cours pour réguler notre situation au международный отдел, alias le club des étudiants étrangers. Nous avons signé des contrats (sans même les lire, d'ailleurs...), couru et attendu dans divers couloirs, et nous nous sommes retrouvées stagiaires de KFU. En moins d'une semaine, nous avons reçu notre carte étudiante et tout le tralala. La classe.
Mais ce n'est pas tout ! Nous avions aussi envoyé la liste de nos matières à l'avance, pour pouvoir aller aux cours de linguistique russe, de littérature russe, d'Histoire de la Russie, de thème et de version etc. Après avoir réglé nos problèmes d'inscription, nous sommes parties à la recherche de ces matières sur les emplois du temps de la fac. Emplois du temps qu'on a eu du mal à comprendre. Et quand, enfin !, nous trouvions des cours correspondants et que nous nous y rendions, la porte était fermée. Ou une vingtaine de paires de yeux nous regardaient, dubitatifs, car c'était un cours d'espagnol. (véridique) Nous n'étions que désespoir. Dernier recours : nous contenter de l'emploi du temps constitué d'une douzaine d'heures qu'on a daigné nous donner au département de russe pour les étrangers. Les cours ici durent une heure et demi. Nous pouvons donc aller au cours de :
- russe des affaires (rédiger des lettres officielles)
- chanson russe (probablement le cours le plus apprécié et le plus fréquenté)
- cinéma russe (on mâte des films et on discute dessus)
- presse russe (on a abandonné au bout du deuxième cours, je ne peux pas vous dire)
- phonétique (nous n'y avons jamais mis les pieds)
- pratique orale (une heure et demi de papotage ou d'exposé)
- récits russes (on lit des récits contemporains et on discute/s'endort dessus)
- grammaire pratique (révision des points difficiles de grammaire russe)
- lexique (faire la différence entre des notions très proches)
Et c'est tout. Pour tout vous dire, seuls la grammaire pratique, récits russes et pratique orale trouvent leur équivalence à l'INALCO. C'est pour cela que nous décidons de passer seulement ces trois examens (зачёт). D'ailleurs, les EDT russes ne correspondent pas aux EDT français, on nous a alors conseillé d'offrir des chocolats à l'administration pour que cela puisse passer......... Oui oui. This is Russia.
Pour le reste, nous recevons sur Internet les cours de nos collègues à Paris. Pour tout vous dire, ce n'est pas facile non plus de se mettre au travail, mais il faut se trouver une rigueur de travail.
AH OUI. Dernier point : la bourse du ministère qui m'est due ne m'est pas donnée puisque mes cours russes ne correspondent pas à mon cursus en France. Voilà.
Venez étudier en Russie, c'est tellement simple !
...
Non, en vrai, sans ironie : ça vaut vraiment le coup. :-)